Low-tech vs High-tech ou comment trouver l’équilibre

Ralentir, recycler, réduire notre empreinte carbone, on en parle de plus en plus comme faisant partie d’actions indispensables pour garantir la survie de la planète. Aujourd’hui, l’impact environnemental des nouvelles technologies est équivalent à celui du transport aérien, le monde digital a désormais sa part de responsabilité et une partie de la réponse se trouve peut-être dans cette «low-tech» (basse technologie).

Low-tech, qu’est ce que c’est ?
« High-tech, low-tech, no-tech » tel est le titre d’un livre paru dans les années 70, en plein boom «High-tech» (Haute technologie). On peut donc dire que le terme date du millénaire dernier. Il a passé la frénésie des années 80 et 90 sans qu’on le remarque vraiment et il vit un nouveau printemps dans notre 21ème siècle.

Aujourd’hui, la low-tech couvre un tas de domaines comme l’habitat, le design, l’art contemporain ou les nouvelles technologies. Le mouvement reste ancré sur des principes fondamentaux : une économie locale renforcée, des innovations accessibles à tous, un développement durable, un environnement respecté. Afin de pouvoir partager ces recherches, souvent open-source, des laboratoires low-tech ont poussé un peu partout sur la planète et chacun peut amener son savoir-faire pour faire aboutir un projet ou trouver de l’aide pour réaliser le sien. C’est également la nécessité de développer des pratiques numériques plus responsables et plus attachées à l’humain et à son environnement qu’à la course au progrès.  Pour finir, la low-tech, c’est aussi dire non à l’obsolescence programmée et oui au recyclage de machines réparables, réutilisables voire transformables comme ce groupe low-tech à Dakar qui a fabriqué une éolienne à partir d’un moteur d’imprimante. 

Les low-technologies
En pratique, les low-technologies pourraient se traduire par une utilisation réfléchie de tout ce qui a trait à l’informatique, aux nouvelles technologies et aux moyens de communication dématérialisés. Certes, les machines sont de plus en plus performantes, mais leur nombre s’accroit rapidement et elles sont de plus en plus gourmandes en énergie et réserves naturelles. Opter pour une informatique raisonnée et responsable permettrait de contrer l’obsolescence programmée. La solution ? Garder son matériel plus longtemps, le réparer ou revoir sa manière d’investir en se tournant vers des fabricants low-tech. Le Fairphone est un des exemples types de ces nouveaux produits issus de la technologie et pensé de manière éthique et durable.

Un mouvement qui gagne du terrain dans le monde de l’entreprise
La low-tech se penche également sur la refonte des outils de communication digitale, comme réduire l’envoi d’emails, éviter de stocker tout et n’importe quoi sur son cloud ou revoir son site internet, dévoreur de données parfois inutiles, d’images trop lourdes, de requêtes qui encombrent les réseaux. L’eco-conception web permet d’ajuster son site existant ou de le repenser afin de réduire son impact environnemental.
« Low-tech magazine » a poussé l’expérience à l’extrême avec un serveur alimenté par l’énergie solaire et un site construit afin qu’il consomme le moins de ressources possibles.

Mais ce mouvement, au delà d’avoir un impact économique et environnemental conséquent, a également des répercussions sur les relations dans le monde du travail. La multiplication des outils digitaux, l’interactivité dématérialisée (mails, clouds, plateformes collaboratives, formations en ligne) ont fini par remplacer les échanges réels entre les salariés et ont renforcé un sentiment de déshumanisation au sein de l’entreprise sans compter tout ce que cette hyperconnexion peut comporter comme effets négatifs, notamment sur la santé physique et mentale. En créant des temps de rencontres non-virtuels, des temps de travail sans connexion, en revenant à des procédures plus simples et plus humaines, les salariés ont reconnu retrouver concentration et créativité ainsi qu’une qualité de vie au travail et des relations au sein de l’entreprise plus bénéfiques à tous points de vue.

L’urgence climatique nous oblige aujourd’hui à ralentir le rythme et à trouver des solutions permettant, chacun à son niveau, de participer à cette sobriété technologique devenue plus que nécessaire. Dans certains domaines, le progrès est parfois devenu une contrainte pour les êtres humains que nous sommes et les principes de la low-tech apparaissent désormais comme une nouvelle voie à emprunter, plus équilibrée et plus respectueuse de notre environnement.

by Kriss Mars

Sources : 
https://solar.lowtechmagazine.com/fr/about.html
http://goldofbengal.com/escale-a-dakar-eolienne-diy-ker-thiossane-22/
https://lejournal.cnrs.fr/articles/numerique-le-grand-gachis-energetique
https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/
https://www.fairphone.com/fr/
Image par Wolfgang Eckert de Pixabay